Il faut d'abord écouter les interventions de ces derniers jours du Premier Ministre Gabriel Attal et du Président de la République Emmanuel Macron.
Comme l'avait relevé notre Secrétaire général Joseph Tayefeh dans son livre "Plastique bashing: L'intox ?" (Le Cherche Midi, p 256-257), "Ce qui est vrai pour l’agriculture l’est tout autant pour l’ensemble de nos secteurs industriels sauf à estimer que la souveraineté est une notion à géométrie variable."
Hors malgré ces belles annonces et "en même temps", voici que le Premier Ministre Gabriel Attal annonçait quelques minutes après sa déclaration reprise plus haut que "Je suis fier que les 50 sites industriels les plus émetteurs, 50 sites qui représentaient à eux-mêmes 10% de nos émissions de gaz à effet de serre en France se soient tous engagées à réduire leurs émissions de moitié d'ici 2030. Je vous annonce que nous lancerons une initiative similaire contre la pollution plastique pour les 50 sites qui mettent le plus d'emballages plastiques sur le marché." Vous trouverez ICI la réaction officielle de Plastalliance à ce sujet.
Mais il semblerait qu'il y ait plus fort que le Premier Ministre dans le Gouvernement en terme d'atteinte à l'outil industriel.
Voici ce que le Ministre de la transition écologique Christophe Béchu (ancien Maire d'Angers où se trouve l'agence ADEME) a déclaré lors de ses vœux aux "forces vives de la transition écologique et des territoires" (on aurait pu appeler ceci "vœux pour être certain de désindustrialiser la France")
Comme redouté par Plastalliance et très bien anticipé par notre Secrétaire général Joseph Tayefeh dans son ouvrage, l'emballage plastique n'était qu'une première étape avant d'aller chercher les autres secteurs des polymères plastiques. Il est à noter le journal Les Echos ont eu vent qu' « Un travail de coordination avec les fédérations professionnelles va être mené pour identifier les 50 sites concernés », précise-t-on dans l'entourage du ministre de la Transition écologique. » Plastalliance ne se prêtera pas à cette demande de délation ministérielle.
Rappelons que l'Union Européenne, ne serait-ce que sur la question des emballages plastiques y compris à usage unique, n'a jamais prévu une fin programmée ou généralisée contrairement à la France, qui par la Loi AGEC espère leur fin en 2040.
L'Europe, France mise à part, avance à grand pas dans la circularité des plastiques alors que la France s'enterre dans des réglementations et des annonces et injonctions contradictoires poussant les industriels du plastique à ne plus investir dans l'hexagone.
Incorporer de la matière recyclée et utiliser moins de matière vierge quand c'est techniquement possible ? On est tous d'accord.
Mais quand on ne recycle toujours pas en février 2024 l'immense majorité des pots de yaourts en polystyrène (pour les envoyer en Belgique ou en Espagne) ou qu'on refuse la mise en place de la consigne pour les bouteilles plastiques qui nous permettrait d'atteindre 80 voire 90% de collecte pour recyclage de ces bouteilles alors nous plafonnons à près de 60%, qu'on ne vienne pas commencer à reprocher aux industriels ses propres turpitudes. Et nous ne parlons même pas du retard considérable de la France dans la collecte des biodéchets.
Quand on est à plus de 30% d'enfouissement des déchets d'emballages plastiques alors que des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark ou la Suède ont réduit à 0 ou quasiment l’enfouissement comme mode de gestion des déchets, on ne peut pas venir parler de recyclage dans des secteurs où c'est quelque peu plus compliqué ou moins facile à mettre en œuvre.
L'éco-conception? Mais les industriels de la plasturgie n'ont pas attendu le Ministre 2024 de la transition écologique pour le faire. On réduit le poids et donc la quantité de matière, on évite les multi-matériaux et on utilise du recyclé ou des plastiques biosourcés compostables quand c'est possible.
La vraie motivation du Ministre c'est de travailler à ce que les 50 industriels les plus dépendants des matières plastique et dans des secteurs clefs (emballage, bâtiment, automobile) réduisent leurs usages et substituent les plastiques par d’autres matières.
Réduire l'usage du plastique dans les emballages ? Des denrées qui vont se périmer ou s'abîmer plus vite lors du transport ou à la maison et qu'il faudra éventuellement acheter de nouveau. Du gaspillage alimentaire et économique et une mesure inflationniste quand le matériau de remplacement est plus cher....
Réduire l'usage du plastique dans les véhicules ? Augmentation du poids et donc de la consommation de carburant/électricité mais surtout de la taxe/malus au poids, c'est peut-être cela que le gouvernement souhaite au vu de l'état des finances publiques.....
Réduire l'usage du plastique dans le bâtiment ? Des matériaux de substitution plus chers et moins d'économie d'énergie. Attention à la classe énergétique des logements qui conditionne à terme la possibilité de les louer.
En résumé, la position du gouvernement français qui souhaite contenter les écologistes déçus par les avancées normatives obtenus de haute main par les agriculteurs, est une position inflationniste mais aussi une attaque unique en Europe contre une industrie et ses emplois. Faut-il désormais envahir les rues pour se faire entendre? Heureusement pour les industriels de la plasturgie française, l'Europe veille et il n'est pas possible de faire n'importe quoi dans le marché commun.
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