Extrait du discours du Premier ministre devant l'Assemblée nationale le 30 janvier 2024: "Certains voudraient une écologie de la brutalité, pour eux l'écologie doit être punitive, douloureuse, passer par la désignation de boucs émissaires et par la décroissance. La décroissance, je vous le dis, c’est la fin de notre modèle social, c’est la pauvreté de masse, jamais je ne l’accepterais"
Pour dire juste après :
" Je suis fier que les 50 sites industriels les plus émetteurs, 50 sites qui représentaient à eux-mêmes 10% de nos émissions de gaz à effet de serre en France se soient tous engagées à réduire leurs émissions de moitié d'ici 2030. Je vous annonce que nous lancerons une initiative similaire contre la pollution plastique contre les 50 sites qui mettent le plus d'emballages plastiques sur le marché."
Le seul secteur pointé du doigt dans ce discours, cas d'école de l'injonction contradictoire/paradoxale, est le secteur de l'emballage plastique (qui représente 40% du secteur de la plasturgie). Rappelons que sur le sujet de la pollution plastique, l'Europe représente 0,6% de la pollution dans les océans et la France 0,02% quand un pays comme les Philippines est à près de 36% à lui tout seul.
L'Union européenne n'a jamais mis à l'index les entreprises de l'emballage plastique et c'est bien la France aujourd'hui, qui après s'être lourdement trompée sur le nucléaire et la création de nombreuses normes anti-entreprises (et qui fait machine arrière aujourd'hui), qui vient jeter le discrédit sur une filière essentielle pour notre souveraineté.
La France souhaite--t-elle la fin des emballages plastiques fabriqués sur le territoire national, car c'est uniquement ce résultat qui pourra être attendu et non la fin des emballages plastiques en France, dans l'Europe ou dans le monde. Avec comme lourde conséquence que certains produits proviendront de pays qui auront la capacité de les emballer afin de favoriser le circuit court. Et pour ceux qui importeront des emballages plastiques, le coût de l'importation sera refacturée au consommateur final
Le Premier ministre ignore peut-être qu'il est prévu en Europe que certains véhicules devront à terme contenir au minimum 25 % de plastique recyclé en poids issu de déchets plastiques post-consommation et au moins 25% de l’objectif est atteint en incluant des plastiques recyclés à partir de véhicules hors d’usage . Il y a donc 75% de ces 25% de plastique recyclés qui devront provenir de sources autres que les voitures comme les poubelles jaunes. Pas d'emballage = risque de ne pas atteindre les % requis = interdiction de mise sur le marché des véhicules.
Les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal demandent à être clarifiées car certains médias l'interprètent comme étant une annonce d'engagement de la réduction de production d'emballages plastiques par les 50 plus grosses entreprises fabricantes ou par d'autres comme une baisse de mise sur le marché et par des metteurs sur le marché (distributeurs non fabricants) de produits emballés dans du plastique. Enfin, d'autres estiment que c'est un engagement sur les émissions de CO2. Plastalliance considère que les deux premiers cas pourraient s'apparenter à une entrave au marché intérieur européen et à la législation afférente.
Si le gouvernement français souhaite lutter contre le réchauffement climatique et la pollution, il devrait s'atteler à augmenter le recyclage des emballages plastiques (nous sommes avant-dernier européen), généraliser réellement le tri à la source et la collecte séparée des biodéchets (la France est très en retard), interdire l'enfouissement des emballages plastiques (de nombreux pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark ou la Suède ont réduit à 0 ou quasiment l’enfouissement comme mode de gestion des déchets), et taxer lourdement l'incinération.
Perturber le fonctionnement d'entreprises industrielles travaillant dans le secteur de l'emballage plastique et nuire à leur activité est une atteinte inacceptable à notre souveraineté industrielle, une ode à la décroissance pourtant décriée et un coup de main donné aux concurrents étrangers de nos entreprises qui n'ont pas à subir de telles déclarations.
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