Paris, le 07 juin 2022
Réindustrialiser. On l’entend depuis plusieurs années, mais n’est-ce pas déjà trop tard ?
A dire vrai, nous ne le pensons pas et nous sommes convaincus que l’industrie de demain est en marche et qu’elle ne manquera pas d’en surprendre plus d’un.
Nous le disons et le redisons. En fait, nous affirmons qu’un pays industrialisé n’a que des vertus, des avantages, est doté d’une richesse enviable et s’assure une véritable indépendance.
Nous l’affirmons. Un pays industrialisé crée des emplois, un emploi industriel induisant 3 à 4 emplois associés. Ingénierie, transport, informatique, prestations diverses ou industrielles via la sous-traitance sont autant de secteurs impactés par l’industrie.
Nous l’affirmons. Là où sont implantées des entreprises industrielles, nous trouvons croissance économique, balance commerciale positive, emplois qualifiés et mieux rémunérés.
Nous l’affirmons. Les politiques françaises de ces 50 dernières années auront généré délocalisations, pertes d’autonomie, appauvrissement de nos régions, désertifications. Alors que les politiques menées par certains de nos voisins, allemands, suisses ou mêmes italiens auront permis d’afficher des croissances fortes avec un chômage faible pour 2 d’entre eux. Et si nous nous projetons plus à l’Est, en Chine, la croissance et l’insolente santé de l’économie chinoise ne sont-elles pas consécutives aussi, au développement de ses capacités de production ?
Nous l’affirmons. Il nous faut impérativement sortir du dogmatisme ambiant, de l’idéologie pénalisante, d’arrêter de croire que l’industrie peut être taxée à l’envi sinon à outrance.
Nous l’affirmons. Nous avons les compétences, nous avons les hommes et les femmes capables de donner le regain nécessaire à notre croissance, à notre indépendance, à une certaine sérénité.
Réindustrialiser ne doit plus être un cap mais un objectif ambitieux, clairement défini et clairement suivi. Réindustrialiser doit mobiliser nos forces vives et doit voir s’engager les moyens nécessaires pour y parvenir.
Regardons ce que nos voisins ont fait et tâchons de faire mieux et plus pour y arriver. Ne mettons plus des normes qui s’ajoutent à d’autres normes. Ne mettons pas des obligations qui n’ont de raison qu’en France. Arrêtons de taxer nos outils de production là où nos compétiteurs mondiaux voient leurs investissements augmenter leur productivité, leur capacité à nous concurrencer. Il nous faut les mêmes règles, les mêmes moyens pour être performants au niveau mondial.
Plastalliance et l’industrie dite de la plasturgie ont su démontrer lors de la crise récente du Covid la résilience de ses adhérents, leur ingéniosité, leur capacité à se réinventer, l’intérêt d’avoir une industrie forte et innovante.
A la fois présents dans l’emballage, dans le médical, dans les transports, dans l’électronique ou tant d’autres domaines, avec des compétences avérées et jamais démenties nous devenons pourtant, des parias économiques. Pourtant, nos industries sont pleines d’ingéniosité. Elles sont bien moins polluantes que les industries de substitution censées nous remplacer et ont un bilan Carbone bien meilleur que toutes ces industries, sans compter que nos secteurs d’activité se développent de l’ordre de 2 à 5% partout ailleurs en Europe et dans le monde et qu’en France, certains s’échinent à l’étouffer.
Nous croyons que réindustrialiser est possible et que ce n’est pas une chimère.
Nous devons, ensemble, retrousser nos manches, faire preuve d’imagination et de ruptures, il nous faudra accentuer la formation initiale de nos jeunes et renforcer la formation continue de nos collaborateurs, car l’industrie devient de plus en plus complexe et vertueuse.
Il faudra que le monde de l’industrie soit enfin compris pour ne pas renouveler certains errements ou erreurs de jugement qui peuvent nous être fatales.
Ensemble, nous y arriverons.
Ensemble nous retrouverons les vertus d’une croissance durable.
Ensemble, nous pourrons donner à notre pays, la France, et aux français l’espoir d’un avenir meilleur.
Luc Eric Krief
Porte-Parole de Plastalliance et Président du Groupe SD2M.
